Un chiffre, une règle, et des conséquences concrètes : l’article 515-5 alinéa 2 du Code civil ne se limite pas à une subtilité de juriste, il façonne la vie patrimoniale de milliers de couples chaque année. Ici, pas de raccourci ni de promesse creuse : le PACS trace une frontière claire entre engagement affectif et communauté d’intérêts matériels.
Comprendre l’article 515-5 alinéa 2 du Code civil : ce que dit la loi sur les unions hors mariage
L’article 515-5 alinéa 2 du Code civil se dresse comme une balise pour les couples qui choisissent le pacte civil de solidarité (PACS). À rebours du mariage, il affirme que la signature d’un PACS ne fusionne pas d’office les patrimoines. Chacun conserve la propriété de ce qu’il achète, peu importe que ce soit avant ou après le pacte, à moins d’intégrer une clause spécifique d’indivision dans la convention. Ce choix du législateur n’est pas anodin : il répond à la diversité des parcours et à la volonté de souplesse.
Cette règle n’a rien d’anecdotique. Le deuxième alinéa trace une ligne nette entre PACS et mariage : ici, pas de communauté automatique, chacun gère ses biens, sauf volonté formelle d’indivision inscrite noir sur blanc. Ce principe s’applique aussi bien aux achats immobiliers qu’aux objets du quotidien. Pour celles et ceux qui souhaitent partager, la convention doit le préciser explicitement.
Les praticiens du droit le constatent : cette coexistence de régimes génère parfois des nœuds, surtout lors de ruptures ou de successions. Le code civil article 515-5 impose donc aux partenaires une vigilance accrue lors de la rédaction de leur convention. La flexibilité qu’offre la loi demande de l’anticipation, que l’on parle d’achats en commun, d’organisation du logement ou de gestion des dettes. Rien n’est laissé au hasard, tout se négocie, tout s’écrit.
PACS et mariage : quelles différences pour les couples ?
Deux chemins, deux logiques : le PACS et le mariage proposent aux couples des cadres juridiques aux ressorts bien différents. Avec le PACS, tout commence par une déclaration, la simplicité prévaut. Les partenaires pacsés évoluent sous le régime par défaut de la séparation des patrimoines, à moins d’opter explicitement pour l’indivision. La rupture ? Pas de procédure judiciaire, une déclaration suffit, ensemble ou séparément.
Le mariage, à l’inverse, pose des bases plus imbriquées : communauté de vie, organisation patrimoniale parfois complexe, solidarité pour les dettes du ménage et, surtout, droits successoraux solides pour le conjoint survivant. La dissolution, elle, se fait par divorce, procédure souvent longue et formelle, rien à voir avec la souplesse du PACS.
Lorsqu’arrive la séparation ou le décès, la distinction saute aux yeux. Un partenaire pacsé survivant ne reçoit rien par défaut : il faut avoir pris la peine de rédiger un testament. À l’opposé, l’époux ou l’épouse bénéficie automatiquement d’une part de l’héritage, ce qui pèse dans la balance au moment de choisir son mode de vie commune.
Voici, de manière concrète, les principales différences entre les deux régimes :
- PACS : séparation des patrimoines, rupture simplifiée, absence de droits successoraux automatiques.
- Mariage : choix entre communauté ou séparation des biens, solidarité étendue, droits successoraux garantis par la loi.
La souplesse du PACS attire de nombreux couples ; mais derrière la simplicité apparente, le choix du régime a des implications profondes, notamment sur les questions de biens ou en cas de séparation. Prendre le temps de s’informer reste le meilleur réflexe avant de s’engager.
Les droits et obligations des partenaires liés par un PACS
Signer une convention PACS, c’est s’engager à vivre ensemble et à s’entraider sur le plan matériel comme moral. L’article 515-4 du Code civil le pose : l’assistance est de mise, mais chacun garde une part d’autonomie. La manière de répartir les charges ou d’organiser la vie courante ? Cela se discute et s’inscrit dans la convention, en fonction du mode de vie des partenaires.
Le régime légal du PACS reste clair : séparation des biens. Chacun possède ce qu’il achète, que ce soit avant ou pendant le PACS, sauf si le couple choisit de passer sous le régime d’indivision. Dans ce cas, tout achat réalisé ensemble après la signature devient commun, partagé à égalité.
Pour résumer les règles générales, voici les points à retenir :
- Par défaut : séparation des biens.
- Possibilité d’opter pour l’indivision au moment de la signature ou par modification de la convention.
- Participation aux charges proportionnelle aux ressources de chacun.
La loi pose un cadre, mais laisse une réelle liberté d’organisation aux partenaires. Le PACS ne crée aucune solidarité pour les dettes personnelles, ni de présomption de propriété conjointe (sauf indivision). Cette flexibilité contractuelle permet d’adapter l’union à chaque situation, à condition de respecter les grands principes du Code civil.
Procédures, fiscalité, points clés : tout ce qu’il faut savoir avant de se pacser
La première étape du PACS ? Rédiger un acte sous seing privé. Ce document détaille les modalités de la vie à deux : répartition des charges, choix du régime de biens (séparation ou indivision), organisation pratique. L’enregistrement se fait soit au greffe du tribunal d’instance, soit chez un notaire. Chacune de ces options a ses avantages : rapidité et simplicité pour le tribunal, sécurité juridique accrue chez le notaire, notamment en cas d’acquisition de biens coûteux.
L’impact fiscal du PACS n’est pas anecdotique. Dès la première année, les partenaires pacsés déclarent ensemble leurs revenus. Le foyer fiscal devient commun, avec ses effets : application du quotient conjugal pour l’impôt sur le revenu, solidarité pour certaines dettes fiscales. Côté succession, seul le partenaire survivant est exonéré de droits, mais il n’a droit à rien sans testament, à la différence du mariage.
À retenir avant la signature
- Enregistrement possible au greffe du tribunal d’instance ou chez un notaire.
- Fiscalité : déclaration commune dès la première année.
- Protection : aucune vocation successorale sans testament.
- Dissolution du PACS : une démarche simple, sans juge.
Lorsque le PACS prend fin, que ce soit par séparation ou par décès, il faut régler la question des biens et droits. Ce partage dépend du régime choisi et de l’existence de biens communs. Chaque étape mérite toute votre attention : la simplicité du PACS n’exclut pas la rigueur, surtout lorsqu’il s’agit de patrimoine.
La règle du jeu est posée. Ce qui compte désormais, c’est de ne pas laisser les alinéas décider à votre place : choisir, anticiper, écrire noir sur blanc. C’est là que le PACS prend tout son sens.


